L’actu des marchés du 22 octobre 2021

L’actu des marchés du 22 octobre 2021

Alors que la Chine confirme son ralentissement au T3 avec une croissance de 4,9% sur un an au troisième trimestre, un plus bas jamais observé, en dehors de l’épisode du premier semestre 2020, depuis le début des publications trimestrielles, en 1992, le S&P 500 bat des records dopé par un bon indicateur de l’emploi et une saison des T3 qui s’annonce plutôt bien.

En effet, les Etats-Unis ont comptabilisé 290 000 demandeurs d’emplois supplémentaires au cours de la semaine du 16 octobre, alors que les économistes en attendaient 300 000, après 296 000 (révisé) la semaine précédente.

Bon début pour les publications, selon le tableau de bord des bénéfices de FactSet, les profits des entreprises du S&P publiés jusqu’à présent pour le troisième trimestre ont dépassé les attentes de 13,5%. Il s’agit néanmoins d’une moindre surperformance, par rapport aux 16,5% du deuxième trimestre et aux 22,5% du premier trimestre. La dynamique négative des surprises économiques et les vents contraires sur les marges dus aux pressions sur la chaîne d’approvisionnement et les coûts des intrants, expliquent en bonne partie ce phénomène. Sans surprise, les entreprises préviennent largement que ces pressions se poursuivront pendant au moins quelques trimestres supplémentaires. Cela alimente les inquiétudes concernant le pic de marge et le risque sur les prévisions du consensus 2022.

Conséquence de la pénurie des matières premières, la production industrielle enregistre une chute de 1,3% en septembre aux États-Unis par rapport à août, quand les analystes tablaient sur une hausse de 0,2%. L’indice manufacturier de la Fed de Philadelphie est lui aussi ressorti en dessous des attentes, à 23,8 pour le mois d’octobre contre 25. En septembre, il était de 30,7.

Cette semaine on a encore parlé d’inflation. Randal Quarles a jeté un froid en se déclarant « assez inquiet », évoquant des « risques haussiers significatifs » par rapport aux attentes actuelles qui tablent sur une nette accalmie sur les prix l’année prochaine. Le vice-président de la Fed en charge de la supervision des services financiers, a ajouté qu’il se prononcerait en faveur d’un début rapide de « tapering » lors de la réunion de la Fed des 2 et 3 novembre prochain.

Malgré les interrogations des marchés concernant l’inflation, les économistes sont encore nombreux à penser que la Fed ne relèvera pas ses taux directeurs avant 2023, et non en 2022 comme la banque centrale l’a elle-même suggéré dans ses dernières projections faites en septembre.

Selon un sondage Reuters publié mercredi, 40 des 67 économistes interrogés s’attendent à ce que la Fed patiente jusqu’en 2023 ou plus tard pour commencer à augmenter les taux d’intérêt. Cependant, les 27 autres estiment que la Fed pourrait relever les taux dès 2022, et bon nombre signalent un risque d’augmentation des taux de la Fed plus tôt que prévu. Les économistes ont indiqué que l’inflation resterait élevée jusqu’en 2022 sans résolution rapide des problèmes de chaîne d’approvisionnement et de pénurie de main-d’œuvre. La demande refoulée devrait soutenir la croissance économique mais aussi accroître les pressions. Le consensus de l’indice PCE traduit une inflation supérieure à l’objectif jusqu’à la fin de 2022, reflétant les déséquilibres entre l’offre et la demande. Les économistes prévoient une croissance du PIB américain de 4% en 2022 (vs 4,2% avant) ralentissant à 2,5% en 2023 (vs 2,3%). Le taux de chômage devrait osciller entre 3,6% et 4,7% jusqu’au S2 2023 au moins. Quoiqu’il en soit, il semblerait que le marché s’acclimate progressivement à l’idée d’une fermeture du « robinet ».

On retrouve cette inflation en Europe. En Allemagne, les prix à la production ont connu une hausse fulgurante de 14,2% sur un an en septembre. Idem au Royaume-Uni, où l’inflation reste très élevée en septembre, à 3,1% sur un an, bien qu’elle ait légèrement ralenti.

La France n’est pas épargnée et l’activité dans le secteur privé français a ralenti en octobre, les pénuries ayant freiné la production manufacturière. L’indice des directeurs d’achat (PMI) Composite, qui prend en compte les secteurs manufacturier et des services, est tombé à un plus bas de 6 mois à 54,7 après 55,3 en septembre. Il est conforme aux attentes. Le PMI des services est passé de 56,2 à 56,6 entre septembre et octobre et celui du secteur manufacturier, de 55 à 53,5. Le premier est au plus haut depuis 3 mois et le second est au plus bas depuis 9 mois.

Avis aux amateurs, la semaine a par ailleurs été animée par l’accueil d’un nouveau produit financier, le premier fonds indiciel (ETF) lié au bitcoin. L’ETF de ProShares (BITO / US74347G4405), basé sur des contrats à terme liés à la cryptomonnaie et autorisé pour la première fois sur la place financière new-yorkaise, représente une étape symbolique importante pour la popularisation des actifs numériques.

Même si le bilan hebdomadaire est stable sur la semaine pour le CAC 40 et l’Eurostoxx, on retrouve cette fois encore les valeurs du luxe en tête du classement notamment avec Hermès et l’Oréal dont les T3 ressortent en forte hausse de 31,2% pour la première et 13,1% pour la seconde. Ces résultats supérieurs aux attentes leur permettent de s’adjuger respectivement 5,31% et 5,01%.

A la baisse on retrouve Renault, frappée de plein fouet par la pénurie de puces. La société a annoncé que sa production pourrait perdre 500 000 véhicules en 2021. La valeur perd 6,22%. Eurofins Scientific la suit de près car si le management a relevé sa prévision de CA pour 2021, il n’a pas revu son objectif d’Ebitda. Même si la valeur perd 5,2% il lui en reste 50 engrangés depuis le début de l’année.

Nous finirons par un passage par l’indice élargi où Valneva a littéralement explosé en s’appréciant de 58,33% sur 5 jours. Le laboratoire franco-autrichien a fait état lundi de résultats « initiaux positifs » dans le cadre de ses essais de phase 3 pour son candidat vaccin contre le Covid-19.

Nos News