L’actu des marchés 4 septembre 2020

L’actu des marchés 4 septembre 2020

Semaine agitée sur les marchés mondiaux, les valeurs « Techno » subissent une forte vague de prise de bénéfices depuis le milieu de la semaine dans une légère rotation sectorielle.

Coté macroéconomie, nous pouvons dire que le rebond du nombre de nouvelles infections au coronavirus a un impact fort sur les activités liées aux services (51,9 contre 50,6 le mois précédent). En Europe, la situation se dégrade alors que dans de nombreux pays émergents, les gouvernements ne parviennent pas à contrôler la propagation de l’épidémie. Le cas de l’Inde est le plus délicat mais la Turquie ou le Brésil inquiètent toujours. Malgré cette évolution défavorable, la réduction des contraintes sanitaires se poursuit dans de nombreux pays. L’enjeu est de taille puisqu’il s’agit pour les gouvernements de maîtriser l’épidémie, tout en préservant le rebond économique.

Le ralentissement des ventes au détail de la zone euro au mois de juillet (+0,6% en glissement annuel vs +1,5% en juin) est venu confirmer que le rythme du rebond constaté depuis la levée des restrictions en mai commence à s’essouffler. Le rattrapage des achats que les ménages n’avaient pas pu effectuer pendant le confinement prend fin (en juillet, le décalage de la date des soldes a aussi poussé les ménages à retarder leurs achats notamment dans l’habillement), tandis que les mesures d’aide d’urgence (chômage partiel, aides financières…) commencent à être retirées progressivement, ce qui pèsera sur le pouvoir d’achat et la reprise de l’activité dans le secteur des services.

Avec la présentation aujourd’hui du plan de relance de l’économie française de 100 milliards €, Jean Castex a donné le coup d’envoi de l’orientation de la politique économique du gouvernement sur la fin du quinquennat. En accélérant les investissements dans les secteurs stratégiques, l’innovation et la transition écologique, tout en soutenant les entreprises françaises, le plan de relance doit notamment permettre de compenser la croissance irrécupérable afin de limiter la hausse du chômage.

Les PMI français restent en zone d’expansion mais ont été révisés à la baisse, témoignant des effets des nouvelles règles sanitaires sur la confiance des ménages et des entreprises. Enfin, l’Allemagne continue de tirer son épingle du jeu, les indices PMI étant révisés à la hausse. Ces disparités s’expliquent par la gestion de la crise sanitaire et par les marges de manœuvre budgétaires très inégales entre les pays, notamment concernant les dispositifs de chômage partiel et leur capacité à préserver le marché de l’emploi. Cette tendance est amenée à se poursuivre, au moins jusqu’à la mise en œuvre du plan de relance européen en 2021 (dont plusieurs étapes législatives doivent encore être validées) qui doit permettre de relancer les économies qui ont le plus souffert de l’épidémie.

En attendant, la BCE restera durablement présente afin d’assurer des conditions de financement favorables aux acteurs économiques européens et aux Etats, ce qui maintiendra les taux souverains à un niveau faible et limitera l’écartement des spreads de taux périphériques avec l’Allemagne.

Si la reprise économique a gagné en puissance dans l’industrie, les activités liées aux services ne suivent pas la même tendance, ce qui se matérialise dans les performances de l’indice ISM non manufacturier d’août, avec une rechute de cet indicateur qui s’essouffle principalement en raison d’un recul des nouvelles commandes domestiques. Ceci s’explique par l’absence de compromis autour d’un nouveau paquet du plan de relance budgétaire qui pèse sur le pouvoir d’achat des Américains, par la lenteur du redressement du marché du travail et par le durcissement des contraintes sanitaires durant l’été. A ceci s’ajoute une détérioration de la balance commerciale américaine, avec pour principale cause un recul marqué de l’excédent des activités liées aux services. Si le redressement de l’activité économique est loin d’être remis en cause, la prudence s’impose sur la vitesse à laquelle il sera réalisé.

La Fed sera donc obligée de rester présente, ce qui favorisera la faiblesse des taux souverains.

Du côté des valeurs Techno qui ont fortement perdu, APPLE et TESLA ont respectivement abandonné 10 et 14%.

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