Contre toute attente, la semaine a été positive sur les marchés boursiers. Ces derniers ont été plus que jamais entrainés par les rumeurs et déclarations concernant la guerre commerciale sino-américaine.
La semaine précédente s’était terminée par des déclarations de Jerome Powell, président de la Reserve Fédérale, modérément accommodantes et de nouvelles taxes douanières chinoises sur les produits importés américains. Une série de twitte du président Trump s’en est suivie déclarant Powell et la Chine comme étant les ennemis « numéro un » des Etats-Unis. Au cours du week-end Donald Trump avait également ordonné aux entreprises américaines de trouver une alternative à la Chine. Les marchés actions ainsi que les prix des barils de pétrole avaient alors décroché faisant crainte une forte volatilité à venir.
Toutefois, une accalmie sur le front commercial a été enregistrée cette semaine. Donald Trump a déclaré pouvoir être en mesure de trouver un accord commercial avec l’Union européenne sans imposer de droits de douane sur l’automobile à la fin du G7. Ce dernier a également salué la volonté du président Chinois, Xi Jinping, de parvenir à un accord entre les deux nations. Le vice-Premier ministre chinois Liu He, négociateur en chef du pays pour les questions commerciales avec Washington, a affirmé pour sa part que Pékin souhaitait résoudre ce conflit par des négociations apaisées. Le Président Trump a même annoncé qu’un échange téléphonique avait eu lieu entre les représentants des deux nations. Une déclaration qui a beaucoup plue au marché. Néanmoins, l’annonce du coup de téléphone a été démentie par la suite par les représentants chinois. Ces derniers ont tout de même montré une volonté de négocier en face à face.
Les marchés ont également été portés par la volonté de la Chine d’établir un plan de relance économique. Une initiative évoquée aussi par l’Allemagne qui pourrait profiter de son excédent budgétaire.
De plus, l’Italie a rassuré les investisseurs grâce à la demande du président Sergio Mattarella à Guiseppe Conte, Premier Ministre sortant, de former un nouveau gouvernement. Le Mouvement 5 Étoiles et le Parti démocrate se sont entendus mercredi pour former une équipe gouvernementale sous la houlette de Giuseppe Conte, évitant la tenue de nouvelles élections dans le pays. Les taux italiens ont fortement réagi à la nouvelle puisque le taux à 10 ans est passé sous les 1% pour la première fois depuis mai 2018.
Enfin, la croissance en France a été meilleure que prévu à +0.3% et en ligne avec les attentes aux Etats-Unis à +2% sur le deuxième trimestre 2019.
Cependant, certains sujets pourraient troubler l’éclaircie à commencer par les Banques Centrales. Donald Trump continue de militer pour une politique plus accommodante de la FED. En Europe, quatre membres du conseil des gouverneurs de la BCE dont le vice-président, Luis de Guindos, ont déclaré que l’institution ne devrait pas agir pour le marché et se concentrer sur l’économie. Ces déclarations indiquent une division entre les membres de la BCE et positionnent ces derniers contre une politique plus accommodante. Néanmoins, les marchés n’y ont été que peu sensibles.
Puis, les craintes de récession en Allemagne s’intensifient. L’indice de confiance des milieux d’affaires allemands compilé par l’Institut Ifo a atteint 94,3 points en août au plus bas depuis novembre 2012. Les ventes de détails ont également reculé de 2.2% après un recul de 1.3% en juillet. Ces indicateurs font appréhender un second trimestre de décroissance du PIB.
Enfin, le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a demandé une suspension des travaux du Parlement à partir de mi-septembre et jusqu’au 14 octobre, soit deux semaines seulement avant la date attendue du Brexit. Cette décision validée par la Reine réduira les discussions autour du sujet et favorisera une sortie sans accord des britanniques.
Coté valeur, Bouygues a progressé de 6.8% à la suite de la publication de ses résultats pour le deuxième trimestre 2019. Le chiffre d’affaires total du groupe a augmenté de 11% en données publiées, à 17,45 milliards d’euros. A taux de change et périmètre constants, le chiffre d’affaires du groupe a crû de 5%. Le résultat opérationnel courant (ROC) a néanmoins progressé de 36%, à 453 millions d’euros, contre 333 millions d’euros un an plus tôt. Le groupe a été porté par sa division Telecom (+ 280 000 abonnés mobiles) et par le rattrapage des divisions Construction (chiffre d’affaires +11%) et Colas qui profitent d’un carnet de commandes plein. En revanche, le groupe a subi la contribution plus faible d’Alstom qui enregistre un résultat net de 33 millions d’euros sur le T2 2019 contre 73 millions d’euros l’an passé.
Enfin, les cours des barils de pétrole ont progressé de 1.87% pour le WTI et de 1.47% pour le Brent en 5 jours. D’après le Département américain à l’énergie, les stocks de brut domestiques, hors réserve stratégique, ont chuté de 10 millions de barils sur la semaine close au 23 août, à 427,8 millions de barils. Le consensus tablait sur un repli d’environ 3 millions de barils.
